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Chroniques,  Donner le goût de lire

Le chagrin du roi mort, mon coup de coeur hivernal !

Vous cherchez vous aussi, le nez en l’air, les flocons dans ce ciel gris ? Ou vous avez tout simplement envie d’une lecture d’hiver qui vous enveloppe de douceur et fait fondre votre coeur de lecteur ? Bien, attrapez votre tasse de thé ou votre chocolat fumant et plongez à mes côtés dans un roman aussi touchant que captivant : Le chagrin du roi mort de Jean-Claude Mourlevat !

Le résumé :

La vie est rude et froide sur Petite Terre, îlot de glace perdu quelque part dans le nord. Mais les jumeaux Johansson, Aleks et Brisco y vivent heureux, réchauffés par la douceur et la chaleur d’un foyer aimant. Une vie ponctuée de jeux, de promesses d’enfant et de ballades en traîneau jusqu’à la bibliothèque royale où les jumeaux se régalent de lecture et de cavalcades 

Mais, à la mort du bien-aimé roi Holund, une page se tourne sur Petite Terre. Aux larmes et flocons s’ajoute bientôt l’ombre d’une vieille menace. Et ce qui pouvait arriver de plus horrible aux jumeaux se produit : un piège se referme sur les deux frères et met un terme aux jeux et aux joies de l’enfance. Brisco est enlevé par une jeune femme aussi belle et magnétique que mystérieuse et dangereuse. Aleks, impuissant voit son frère disparaître sous ses yeux … C’est une blessure vive, une plaie béante qui marque au fer rouge les deux frères : l’un devient celui qui reste, l’autre celui qui a disparu.

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Cependant, une révélation, un secret de dix ans mis au jour et voilà Bjorn le père des garçons lancé à la poursuite des kidnappeurs. À ses côtés ? La sorcière Brit qui a le diable au corps (littéralement parlant) et qui n’hésite pas à faire de quelques têtes de rats un goûteux repas ! Et Halfred, un nain presque courageux, mais très méticuleux ! Sauf que l’expédition n’est pas de tout repos et sa fin est bien incertaine … À cette aventure s’ajouteront : une bibliothèque réduite en cendres, une centaine de voiles brunes au large d’une côte déserte et inhospitalière, une bataille. Et huit années …

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Huit années de souffrance, de silence et de souvenirs. Huit années nécessaires pour que les destins d’Aleks et Brisco s’entremêlent une nouvelle fois tandis que la guerre (encore elle) étend son grand manteau. Au détour d’une prédiction, d’un bel amour de froid et de neige, d’une plaine enneigée, d’un prénom qu’on crie, d’un qu’on oublie, plongez dans maintes trahisons, aventures et péripéties, mais surtout dans une très belle histoire de famille !

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Mon avis  :

Un univers fort, une ambiance hivernale et des personnages nombreux et denses, il ne m’en fallait pas plus pour me conquérir ! Ajoutez des actions et des péripéties nombreuses et vous comprendrez pourquoi j’ai été séduite et captivée par ce roman d’aventures à l’univers consistant et aux personnages riches. J’ai adoré me plonger dans cette lecture sensible et légère ! Sentir le vent glacé, entendre les patins d’acier du traîneau et les bruits de pas dans la neige, frissonner sous un plaid comme si le froid vous transperçait vous aussi de mille petites aiguilles … Et j’imagine inutile ici de mentionner pour tous les amoureux de la littérature jeunesse que le style agréable et fluide de Jean-Claude Mourlevat est aussi délectable qu’une gorgée de chocolat chaud !

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Par sa plume, l’auteur ponctue en effet son récit de détails qui attachent et touchent le lecteur. Il ancre son histoire et construit un véritable univers. Celui d’une époque reculée, de temps anciens, celui des légendes et des contes populaires. Il n’y a pas de réel ancrage historique et c’est heureux, car l’histoire des deux frères se mue alors elle aussi en une sorte de légende qu’on raconterait le soir aux enfants de Petite Terre. Mourlevat installe une ambiance forte avec la légèreté d’un flocon qui danse. Ici le lecteur n’est pas enseveli par de longues descriptions, tout est posé avec beaucoup de finesse. Avec la même douceur, l’auteur parvient à construire des personnages forts, ils ont tous un passé, une histoire et une véritable identité. Encore une fois, j’ai trouvé dans ce roman des personnages comme je les aime : denses, nourris, épais d’histoires. De vrais oignons ! Je les imagine recouverts comme d’autant de peaux que de couvertures dans lesquelles ils s’emmitoufleraient pour se protéger du froid. Peaux que peu à peu Mourlevat dévoile, déshabille au détour d’un souvenir, d’une petite phrase. On s’attache donc à la détresse des parents, aux excentricités de la sorcière Brit et on suit d’un oeil inquiet les aventures de Brisco et Aleks pour lesquels on espère d’heureuses retrouvailles.

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Ainsi, d’autres temps, d’autres époques se mélangent à l’action principale. Les récits s’enchâssent, la narration est complexe, mais le recours à l’italique simplifiera la compréhension des élèves. Le chagrin du roi mort est à l’évidence une lecture à accompagner, mais le roman ne pose aucune difficulté de vocabulaire. Les récits enchâssés permettent de remonter aux origines des personnages, aident à la compréhension et donnent au lecteur cette agréable sensation de révélation. Peu à peu, il perce les secrets des personnages, entre dans la confidence et voit s’écrire toute leur histoire. L’élaboration d’un chemin de lecture ou de fiches personnages seront d’ailleurs de très bons outils tant pour garder une trace de cette lecture auprès des élèves que d’en aider la compréhension.

Enfin, nul doute que les élèves seront sensibles à cette belle et touchante histoire. Celle de deux frères éloignés l’un de l’autre et d’une toute petite terre, abîmés, meurtris par les morsures du froid et de la vie.

« Il lui sembla que sa vie entière tenait dans ce bruit-là : les sifflements des lames d’un traîneau sur la neige » Céline.

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